Le certifié AB coûte cher, mais le label est un gage de qualité de produits plus sains.
# UN MARCHÉ QUI EXPLOSE
C’est ce qui est surprenant avec le bio, ce marché explose malgré des prix très élevés.
Dans les hypers et supermarchés, les articles bio seraient vendus 64% plus cher que les produits « normaux ».
Il faut compter par exemple : 5,64 euros le kilo de ratatouille surgelée AB, contre 2,88 euros pour le kilo standard.
Plusieurs raisons l’expliquent, notamment le mode de culture des matières premières : sans trop d’engrais ni de pesticides, les plantations spécialisées affichent généralement des rendements bien plus faibles que les classiques.
Par exemple : le litre de lait revient 30% plus cher, le kilo 50% … (de quoi) ?
S’ajoutent ensuite les coûts industriels, difficiles à écraser avec les volumes faibles du segment.
Pour finir, le profit des commerçants, qui prennent une bonne marge sur ce type de produits.
# LE BIO, C’EST BON
D’un point de vue goût, terminé le bio austère !
Industriels et distributeurs concoctent désormais une multitude de nouvelles recettes : des grands classiques du bio revisités (steaks de tofu au curry, au basilic…) ou des best-sellers de l’alimentation conventionnelle déclinés en version AB.
À l’heure actuelle, les produits doivent être bons et bio !
Mais cette double existence se paie cher.
En effet, il faut créer des nouveaux produits avec des matières premières bio, qui sont souvent meilleurs, mais moins standardisés.
# UN ARGUMENT SANTÉ
C’est l’argument le plus important au moment de choisir entre bio ou conventionnel.
En achetant des produits labellisés AB, la principale motivation des consommateurs est en effet de préserver leur santé et ce, avant même la préoccupation environnementale !
Bonne nouvelle, l’alimentation bio présente en effet un intérêt sanitaire, cependant les bénéfices d’un produit à un autre sont très variables.
L’attirance du bio s’explique aussi par la réputation désastreuse des pesticides.
Bruxelles autorise l’utilisation, dans l’agriculture conventionnelle de 389 substances actives dont 340 présentent un degré de toxicité, tandis que sur les 35 produits permis en bio, seuls quatre sont dans le même cas.
# LES PERSONNES QUI CONSOMMENT BIO VEILLENT PLUS À LEUR ALIMENTATION
Ils mangent plus de fruits (+20% par rapport à la moyenne) et de légumes (+27%) et consomment moins d’alcool (-18%) et de viande (-34%).
# FAUT-IL ACHETER TOUT BIO ?
Selon plusieurs études, le lait bio contient 60% plus d’acides gras insaturés, les fameux oméga 3 dont l’apport contribue à limiter les risques cardio-vasculaires.
Les œufs bio ne sont pas, eux, très différents de ceux étiquetés Label Rouge, lequel impose aussi un élevage en plein air.
S’il y a bien une viande qu’il faudrait pouvoir manger bio, c’est le porc. Les conditions d ‘élevages en batterie sont calamiteuses et les bêtes gavés d’antibiotiques, notamment à cause de leur promiscuité.
Concernant les fruits, en tête d’affiche à recommander bio : les pommes.
Les pommes « classiques » présentent des traces de pesticides dans la moitié des cas. Leur peau ne suffit pas à les protéger : même épluchées, il reste des traces.
Quant aux raisins, fraises, là aussi les acheter bio est une nécessité.
En revanche, les kiwis, eux, sont moins contaminés. D’une part, leur enveloppe les protège, mais surtout leur culture nécessite un usage moindre de produits chimiques.
Nous pouvons donc en consommer sans appréhension en agriculture conventionnelle, tout comme les mangues ou les avocats.
Pour les légumes, le choix du bio est aussi conseillé pour qui veut éviter les résidus toxiques, mais certains, comme les courges et les petits pois, sont aussi « clean » en conventionnel.
#BIO MAIS CULTIVÉS À L’AUTRE BOUT DU MONDE
À la mi-mars, dans les rayons bio des supermarchés, on trouvait des courgettes venues d’Espagne, des bananes de République Dominicaine, des mangues du Mexique … Au total, 42% des fruits bio sont importés.
Évidemment, il y a ceux qui ne poussent pas sous nos latitudes. Mais pour d’autres, il suffirait d’attendre la bonne saison, par conscience écologique !